Georges Lenfant : lumière sur cet artisan de l’ombre

Grand joaillier français du XXe siècle, Georges Lenfant, est reconnu pour son habilité et son audace. Relativement méconnu du grand public, il a travaillé pour de grandes maisons. Eclairage sur ce créateur de bijoux en or, ses collaborations et son héritage.

Un atelier émérite et familial de bijoux en or

Répertorié pour la première fois en 1903 dans une édition de la “revue de la Bijouterie, Joaillerie Orfèvrerie”, Georges Lenfant enregistre officiellement son poinçon en 1909. Les connaisseurs reconnaitront sa trace grâce aux initiales “GL” accompagnée d’un dé à jouer et d’une aile d’oiseau. Ce grand nom de la joaillerie française installe son atelier au 47 rue des Petits-Champs à Paris, à deux pas de la célèbre place Vendôme et de l’élégante rue de la Paix.

En 1915, Jacques, son fils qui n’a alors que 11 ans, le rejoint pour travailler avec lui à l’atelier. Il se former au métier de joaillier, le précieux savoir-faire devient alors familial.

Dans l’ombre des grandes maisons de joaillerie

Si le nom de Lenfant est relativement peu connu malgré la grande qualité de ses bijoux, c’est parce que Georges Lenfant d’abord, puis l’ensemble de l’atelier, ont principalement travaillé pour de grandes maisons. De plus, dans l’histoire de l’atelier, il faut noter l’année 1927.  En raison de difficultés financières, Gustave-Roger Sandoz vend son entreprise de bijoux à Georges Lenfant. Les deux joaillers ayant déjà collaborés, Georges Lenfant est familier des Sandoz et de l’esthétique de leurs pièces. Ainsi, Jacques Lenfant et Gérard Sandoz, fils de Gustave-Roger Sandoz et directeur artistique, vendent leurs bijoux sous le nom de “Maison Sandoz” jusqu’en 1938. Une influence art moderne, une vraie originalité, des lignes audacieuses et un univers colorimétrique fort marque cette collaboration.

A l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, l’atelier Georges Lenfant s’associe à ses confrères de Verger Frères. Ils créent ensemble une collection de bijoux et d’objets dans l’esprit art déco.

Cependant, les collaborations les plus fameuses surviennent dans les années 50. Après Vacheron Constantin, l’atelier crée de vrais petits trésors pour Hermès, Cartier, Van Cleef and Arpels ou encore Mellerio.

Un savoir-faire français de renom

Enfin, porté par ses héritiers le nom de Lenfant passe à la postérité. Il devient alors symbole d’un savoir-faire à la française tout en audace et en raffinement. Cet artisan de l’ombre et l’atelier s’illustrent particulièrement depuis les années 60 et 70 par leurs bracelets et colliers en or. On reconnait leurs bijoux au travail minutieux et délicat des mailles parfois tissées, parfois torsadées. L’artiste joue également avec des mélanges d’or de couleurs différentes. Grâce aux ventes aux enchères et mise en valeur de la joaillerie française, les amateurs de beaux bijoux découvrent petit à petit le nom de Lenfant.

Jacques Lenfant pose d’ailleurs par écrit cet héritage de maître chaîniste dans son ouvrage Le Livre de la Chaîne en 1996.

Expertise réalisée par Madame Capucine VEENENDAAL, experte joaillerie et bijoux anciens.

Un beau bracelet en or jaune 18 k (750 millièmes), à maille tubulaire ajourée et entrecroisée sera présenté lors de notre vente Bijoux du 30 mars 2023. Il est agrémenté d’un fermoir cliquet à godrons, huit de sécurité.
Travail français, poinçon George Lenfant.
Poids : 75,90 g.

Crédits photos : Laurent Caldray et blog richardjeanjacques

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