Lot 302

Description

[Commune de Paris] Témoignage de François Rey-Gaurez frotteur* au ministère des finances. *homme de peine qui frotte les planchers ; notre homme lui avait la responsabilité du linge ministériel. Ensemble de papiers anciens (lettres, rapports et divers) dont : 1-lettre du 20 avril 1871 ; destinataire inconnu signée François ; 4pp in-8. Ecriture simple à lire. Il annonce l'arrivée au ministère « de six caisses contenant les valeurs des chemins de fer espagnols » et un coffre-fort ; les contenus ayant été mis en lieux surs. « J'ai appris par une personne des Tuileries que l'on avait sorti de la chapelle 11 kilos d'or et 19 kilos d'argent à la direction des domaines. J'ai appris par une personne des Tuileries que l'on avait sorti de la chapelle 11 kilos d'or et 9 kilos d'argent ». Il fait part entre- autre du pillage de « la délégation belge » par les communards et ne cache pas ses craintes (…) car ils [les communards] sont bien méchants et ils font beaucoup de mal ». S'ensuit des formules de politesse. Est joint le brouillon non signé. 2- lettre du 23 avril 1871 ; destinataire inconnu signée François ; 2pp in-8. Ecriture simple à lire. « (…) le 22 avril au matin ; on est venu chercher tous ces messieurs pour aller chercher 200 millions (…) la voiture du trésor ne fait qu'amener des sacs pleins depuis (…) plus loin il fait part de deux pillages dont le domicile du maréchal de Mac Mahon rue Bellechasse et termine cette lettre en évoquant l'enrôlement de force des jeunes gens [par les communards] ainsi que le désarmement du 1er arrondissement. 3- lettre du 26 avril 1871 ; destinataire inconnu signée François ; 2pp in-8. Ecriture simple à lire. « (…) le 25 dans l'après-midi on a sorti du bureau de la caisse toutes les malles qui s'y trouvait (…) tout le monde croit que ce sont les diamants de la couronne qu'ils ont trouvés dedans (…) ils sont très contents depuis que tout cela est ouvert. » On apprend qu'il y a du changement dans l'administration tel le renvoi d'un des frotteurs « (…) on s'attend également de jour en jour à être renvoyé les uns après les autres ». Est joint les brouillons des lettres du 23 et 26 non signés. « Rapport de ce qui s'est passé dans les appartements pendant l'incendie ». Lettre manuscrite de 2,5 pages in-4 signée datée du 31 mai 1871 (adressé à Mr Baucher pour le ministère des finances). Est joint un second exemplaire. Après s'être caché pendant 3 jours ; celui-ci [François Rey-Gaurez] revient au ministère et remet les « valeurs espagnoles » au « chef du matériel » dans le même temps il sauve (avec deux collègues dont le « chef du matériel ») « les talons de l'emprunt des 750 millions de 1870 » (…) puis ayant pris « des hommes du 91ème de ligne et divers collègues fonctionnaires (huissier, argentier, etc…) ; ils déménagent les deux petites bibliothèques de monsieur le ministre, tous les meubles de la grande galerie, la grande pendules, etc… « (…) tout cela a été placé dans les petits appartements d'après l'assurance d'un commandant, d'un capitaine et d'un lieutenant de pompier que le feu n'irait pas là . Malgré tout face à l'avancée de l'incendie tous les meubles furent redéménagés dehors et placés sous la garde du 91ème de ligne. « Tous les lustres des petits appartements ainsi que les lustres de la petite salle à manger qui est en bronze doré a été sauvé ainsi que le billard et le piano à queue. Il ne restait dans les petits appartements que les quatre murs (…) ». L'ensemble décrit ici (ainsi que le linge) par la suite fut transféré à l'hôtel Valtére. En conclusion il rajoute que des objets d'église eux aussi furent sauvés à temps. Excellent état. Est joint : 1- l'inventaire : « Etat du linge sauvé de l'incendie du 24 mai 1871 par Mr François Rey-Gaurrez frotteur au ministère » ; 1p in folio manuscrite en 3 exemplaires. Excellent état. 2-Un laisser-passer manuscrit. 1 feuille in-12 oblong (recto seul) « Au nom du ministère de la guerre réquisition est faite à la Cie des chemins de fer d'Orléans de transporter immédiatement de Poitiers à Angers le nommé Jules Maille volontaire au corps vendéen. Poitiers le 8 février 1871. Le commandant Cathelineau* » (la signature est un tampon bleu) *Henri de Cathelineau (1813-1891). A dirigé le corps Cathelineau dans la région de la Loire aux cotés de l'armée de la Loire ; unité de volontaires royalistes. 3- Le laisser-passer de François Rey-Gaurrez en date du 29 mai 1871 signé du général de brigade Valentin. 1p à entête du ministère. Excellent état. Expertise réalisée par Monsieur Pascal GUILLEBAUD.

Estimation : 200 - 400 €