Lot 333

[Jean Jaurès] [Affaire Dreyfus] « La vérité ». Article (épreuves manuscrites) signé intitulé « La vérité » destiné à la publication ; 4 feuillets in-4 (rectos seuls manuscrits ; certains coupés pour les besoins de l'imprimeur). Calligraphie nerveuse quelquefois très difficile à déchiffrer ; des ratures et corrections. Bon à tirer et instructions au crayon bleu. En 1898 Emile Zola subit de la part des antidreyfusards une campagne d'une grande violence ; ceux-ci par le biais du « Petit Journal » n'hésitant pas à accuser le père de Zola de malversations. Suite à cette campagne de presse diffamatoire ; Jaurès écrit : « Zola avait affirmé que les lettres (…) publiées par Le Petit Journal étaient des faux. (…) mais à la suite d'une information judiciaire scandaleusement partiale M. Zola avait été débouté de sa plainte. En fait L. Judet [directeur du Petit Journal] lui avait intenté un procès en dénonciation calomnieuse. Zola avait été condamné en première instance ? Il a interjeté appel et hier le tribunal a acquitté Zola. » Jaurès interpelle le lecteur « Comment est-ce possible en effet de contester le caractère frauduleux des pièces présentées par Le Petit Journal ? C'est Henry qui avait demandé et manipulé le dossier du père de Zola (…) » dénonçant les responsables au-delà de Judet « (…) que sont les ministres Billot et Cavaignac. Le général Billot a présidé de haut, avec une complaisance majestueuse à la formation du dossier : M. Cavaignac a refusé à M. Zola la communication des pièces. Il a fallu que Zola (aille) ?? jusqu'au ministère actuel pour être autorisé à prendre connaissance dans le bureau de la (???) les documents copiés et falsifiés par lesquels les misérables ont essayé de salir la mémoire de son père ». Il continue son argumentation et conclue par « (???) le silence momentané de l'opinion épuisée par la tragique émotion de l'affaire Dreyfus (…) leur édifice de mensonge et de crimes (…) en leurs fondements s'écrouleront sur eux. Jean Jaurès ». Papier fragile cependant bon exemplaire. Expertise réalisée par Monsieur Pascal GUILLEBAUD.