[Jean Jaurès] « Aux cultivateurs » [Jean Jaurès] Article (épreuves manuscrites) non daté [1896-1898] et non signé* intitulé « Aux cultivateurs » destiné à la publication ; 11 feuillets in-4 en 2 parties (rectos seuls manuscrits ; certains coupés pour les besoins de l'imprimeur). Calligraphie nerveuse quelquefois très difficile à déchiffrer ; des ratures et corrections. Bon à tirer et instructions au crayon bleu. Première partie : Jaurès dénonce la condition des cultivateurs « (…) il apparait de plus en plus que les dirigeants ne peuvent pas ou ne veulent pas vous aider ». Mr Méline** (…) ne peut aujourd'hui que constater votre détresse croissante (…). Il rend responsable « les grands banquiers, les spéculateurs et grands propriétaires de droite » puis annonce « L'heure est venue pour les travailleurs de la terre, pour les petits fermiers, les petits propriétaires, les journaliers, les valets de ferme de se sauver enfin eux-mêmes en formulant leur programme, en dressant le cahier de leurs revendications » déroulant ses principes « (…) je vous invite à préparer avec lui [le parti socialiste] une société nouvelle ou ceux qui travaillent pourront jouir enfin des fruits de leur travail au lieu d'être spolié tous les jours par la rente du sol (…) par l'impôt ». Jaurès annonce ouvrir un débat à la chambre après le budget sur « la crise agricole » voulant dénoncer publiquement l'incurie gouvernementale rajoutant « Pour que ce débat ait toute sa portée et toute sa force, nous prions les paysans de France d'y prendre part (…) de nous envoyer tous les renseignements, tous les documents qui peuvent rendre notre discussion plus solide (…) » en l'occurrence en joignant un questionnaire (ici présent). Seconde partie : 11 petites parties composés de plusieurs questions posées sur les problèmes des fermages, des coopératives agricoles, etc… La 11ème parties : « La propagande socialiste a-t-elle commencé à s'exercer dans votre région ? Quels fruits a-t-elle portés ? A quelles objections se heurte-t-elle ? Le questionnaire rempli est à envoyer à « Secrétaire du groupe socialiste le citoyen René Viviani député Paris ». Jaurès concluant en dernière page : « Que la France paysanne si longtemps dupée se réveille enfin et que la force de sa revendication brise l'égoïsme des brigands. Vive la France paysanne ! vive la République sociale ! » Excellent état. *Un certificat d'authenticité sera délivré sur demande. **Jules Méline (1838-1925) ; homme politique français ; fut président du conseil de 1896 à 1898 (période à laquelle correspond cet article) sous la présidence Faure. Expertise réalisée par Monsieur Pascal GUILLEBAUD.
Estimation : 400 - 700 €